Mes photos sont des explorations visuelles de l’anodin. En jouant sur l’échelle, le point de vue ou la mise au point, je veux proposer un autre regard sur des choses si communes qu’elles passent souvent inaperçues.
Je trouve la plupart de mes sujets dans la nature, loin des grands espaces et des paysages grandioses, je hante les terrains vagues, les jardins et les potagers. Ma prédilection pour les vues parcellaires et très rapprochées me permet de trouver mon bonheur dans quelques mètres carré de verdure.
Le procédé n’est pas anodin. La prise de vue avec des appareils anciens impose un rythme qui favorise la méitation et s’accorde avec mon sujet et ma démarche.
Ensuite viens le rituel du labo, lieu de réclusion où s'opère l'alchimie qui donnera substance à l'image latente. Il s'agit ici de laisser la magie opèrer, de ne pas forcer le résultat, mais plutôt de l'inviter par touche délicate à se manifester. J'aime les expérimentations, les techniques aléatoires car elles savent convoquer l'accident. Pour une large part, mon objet consiste à retirer à la photographie son aspect mécanique et scientifique pour la faire basculer dans le domaine du sensible.